Gojira Médaille d’Or JO 2024 Full vidéo

Lors de la cérémonie des Jeux Olympiques 2024 de Paris, plusieurs tableaux de la culture et histoire de France étaient animés d’artistes, dans un ordre précis où on a pu découvrir Gojira en deuxième tableau.
Et ça c’est énorme car jamais de musique Metal n’avait été diffusée dans une telle cérémonie depuis lors.

Un brin d’histoire

Après 1786, la musique populaire dansante « Carillon National » de Jean-Antoine Bécourt est très appréciée au théâtre des Beaujolais (actuellement le théâte du Palais-Royal).
Marie-Antoinette, dernière reine de l’Ancien Régime de France, aimait à cette époque jouer cet air au clavecin.
Par la suite, un ancien soldat chanteur des rues du nom de Ladré, vint y ajouter des paroles inspirés par l’optimisme imperturbable de Benjamin Franklin, représentant très apprécié par le peuple français, qui, lorsqu’on lui demandait des nouvelles de la guerre d’Indépendance américaine, répondait invariablement dans son mauvais français : « Ça ira, ça ira »

« Ah ça ira, ça ira ! Pierrot et Margot chantent à la ginguette. Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Réjouissons nous, le bon temps reviendra ! »

À la Révolution, le texte fut transformé par les sans-culottes en apostrophes assassines à l’égard de l’aristocratie et du clergé.

« Ah ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates à la lanterne. Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! Les aristocrates on les pendra ! »

En 1793, Marie-Antoinette, après avoir été maintenue dans le cachot de la Conciergerie de Paris, est condamnée pour haute trahison et est exécutée par guillotine.

Lorsque la Révolution a aboli la noblesse par le décret du 20 juin 1790, elle a simultanément supprimé tous les emblèmes correspondants. C’est ainsi que le bateau sur le blason de Paris « Fluctuat nec mergitur », symbole de la corporation des « marchands de l’eau » qui avaient le droit par décrêt royal de naviguer sur la Seine, fût supprimé.
Il réapparaïtra sous Napoléon Ier le 29 janvier 1811, avec la déesse Isis en proue de la nef.

Peu de temps après, Prosper Mérimée écrit en 1845 une nouvelle nommée « Carmen », histoire d’une jeune gitane sensuelle, qui utilise ses charmes et ses atouts féminins pour arriver à ses fins et manipuler ses amants. Elle envoûte littéralement le narrateur, et Don José dès la première rencontre pour l’entraîner dans sa chute.
En 1875, Georges Bizet en fera un opéra dont le premier acte laisse apparaître Carmen avec la chanson « L’amour est un oiseau rebelle ». L’air se termine par une fleur que Carmen lance à son amant Don José, homme au destin tragique qui poignardera son amour qui l’avait délaissé.

Le tableau

Le fantôme de Marie-Antoinette décapitée apparaît à la fenêtre de la Conciergerie de Paris, chantant la dernière version de « Ah ! ça ira ».
Ensuite le groupe Gojira surgit des deux tours César et d’Argent, Metal à fond pour laisser naviguer sur la Seine le bateau des « marchands de l’eau ». Le tout sous le regard des clones/fantômes de Marie-Antoinette.

A la proue de celui-ci, non pas Isis mais Carmen interprétée par Marina Viotti. La chanteuse nous livre une composition de « Ah ! ça ira » sur l’air de « L’amour est un oiseau rebelle ».
Le morceau se termine par une effusion de sang.

Un brin d’histoire, métalliquement parlant

Gojira

Décrit ces derniers jours par les médias comme étant un groupe de Heavy Metal français, Gojira est un groupe de death metal, originaire d’Ondres, dans les Landes. Il est initialement formé en 1996 par les frères Duplantier (Joseph dit « Joe » et Mario) sous le nom de Godzilla, puis adopte la diction japonaise « Gojira » en 2001 en raison de droits d’auteur.
Cette même année, après 4 démos, le groupe amasse des fonds de toutes provenances (cagnotte, amis, familles, …) et inspirés par le groupe de nu metal Watcha, ils foncent chez Impulse Studio à Bruxelles (Loudblast, Dylath-Leen, Carcariass, …). La promotion se fait sous leur propre label Gabriel Editions.
S’ensuivent des concerts à l’international, doucement mais sûrement, et ensuite Gojira s’exporte aux États-Unis, tournant avec des groupes comme Children of Bodom, Behemoth, Machine Head et Lamb of God.

En 2007, le son de Gojira arrive au Brésil, jusqu’aux oreilles de Gloria, la femme de Max Cavalera (Sepultura) et manager de groupes Metal. Elle propose donc à Max d’engager Joe Duplantier comme bassiste de la nouvelle formation Cavalera Consipiracy et Max accepte alors qu’il ne le connaissait pas du tout.
« Nous n’avions aucune idée de qui était ce gars, il est d’un autre continent et nous ne parlons pas français ».

Gojira continue toujours avec Joe Duplantier et fait paraître The Way of All Flesh (2008), marquant la première fois que Gojira se classe dans le Billboard 200. Le groupe commence ses premières tournées en tête d’affiche aux États-Unis ainsi qu’à jouer avec Metallica.
Dès 2016 avec l’album « Magma », le groupe s’impose alors comme un groupe de metal important sur la scène internationale.

Le groupe est considéré comme l’une des exportations françaises les plus réussies aux États-Unis ; tous genres confondus. Gojira a reçu trois nominations aux Grammy Awards, dont celui du Meilleur album rock pour Magma ainsi que Meilleure prestation metal pour les singles Silvera et Amazonia.

Marina Viotti

Venu ajouter son chant lyrique sur le morceau de Gojira, Marina « Erika » Viotti, chanteuse franco-suisse éclectique (Metal, Jazz, Gospel, …) commence le Metal avec le chant clair dans Lost Legacy de 2004 à 2008, qui n’aura sorti qu’un EP eponyme.
De 2007 à 2010, elle est au chant pour le groupe de Heavy Soulmaker, et en 2011 elle veut percer dans le chant lyrique en commençant une formation à Vienne.

En 2013, elle obtient son diplôme de mezzo-soprano et est engagée par l’Opéra de Lausanne, l’Opéra de Zurich et de Münich.
En 2023, elle remporte la Victoire de la musique classique de la catégorie « artiste lyrique de l’année »

« Le Metal, c’est la musique que j’écoute quand j’ai besoin d’énergie, quand je suis un peu fatiguée, c’est une musique qui a beaucoup compté pour moi quand j’ai perdu mon père, ça a été mon exutoire, mon moyen de balancer toute ma colère et ma tristesse en écrivant mes propres textes, en hurlant et en chantant« .

Le reste

En septembre 2022, Thomas Jolly est désigné comme directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques d’été de 2024 à Paris.
En juin 2023, Jolly met en scène l’opéra Roméo et Juliette de Charles Gounod, à l’Opéra Bastille, à Paris. Dans cette pièce, c’est la mezzo-soprano Marina Viotti qui interprète Stephano, le page de Roméo.

Pour Paris 2024, Les organisateurs disent s’être inspirés de la cérémonie du Bicentenaire de la Révolution française le 14 juillet 1989. Elle s’était déroulée entre l’Arc de Triomphe, illuminé de rose, à la place de la Concorde, deux kilomètres et demi plus loin. La soprano afro-américaine Jessye Norman drapée du drapeau bleu-blanc-rouge avait entonné une Marseillaise martiale au pied de l’obélisque.

La chanteuse soprano pour ces JO 2024 était toute trouvée, ne restait plus qu’à y coller un groupe de Metal français de renommée internationale.